L’implantation, étape clé de l’itinéraire technique du pois de printemps

L’implantation reste l’étape clé de l’itinéraire technique du pois. Une bonne implantation suivie d’une levée précoce, homogène et d’une bonne nodulation permettent d’obtenir un pois robuste.

Afin d’assurer un développement optimal du système racinaire et des nodosités, le pois doit bénéficier d’un sol aéré sur 15-20 cm. © Terres Inovia

Le pois de printemps s’adapte à de nombreux sols mais reste sensible aux réserves hydriques limitantes par son cycle plus exposé aux stress hydriques de fin de cycle au contraire du pois d’hiver. Il faut donc une parcelle à bonne réserve hydrique pour sécuriser son potentiel. Il convient également d’éviter les sols séchants, les argiles lourds et les limons battants hydromorphes, moins propices au développement des pois et de leurs nodosités. Afin d’assurer un développement optimal du système racinaire et des nodosités, le pois doit bénéficier d’un sol aéré sur 15-20 cm. Si le sol est mal nivelé ou refermé après un hiver pluvieux, une reprise sur 5-10 cm est conseillée avant toute implantation.
Il faut ensuite évaluer le risque aphanomyces en quelques clics. Par son cycle printanier, le pois de printemps est très sensible à l’aphanomyces, pathogène tellurique propagé par diverses légumineuses sensibles (pois, lentille, vesce, trèfle, luzerne, etc). Si les sols calcaires tels que les craies sont moins réceptifs à la maladie, ce n’est pas le cas des autres sols où l’insertion du pois doit être raisonnée par rapport à l’historique des légumineuses. Afin de conforter son choix, il est possible d’utiliser l’outil EVA, développé par Terres Inovia. Cet outil d’aide à la décision permet d’établir une première évaluation du risque aphanomyces, permettant de limiter systématiquement le recours à une analyse de sol. L’outil EVA est disponible gratuitement sur le site terresinovia.fr

Semer tôt dans des conditions ressuyées
Afin de limiter le risque que la fin de cycle du pois se prolonge et soit plus exposé aux stress estivaux (hydrique et thermique), semer son pois précocement est l’un des principaux leviers d’action. Selon le contexte de l’année, il est possible de diviser par deux le nombre de jours où le pois est exposé à des stress hydriques et thermiques entre un semis précoce et un semis tardif. Attention tout de même à semer dans des conditions ressuyées. Il est tout aussi important d’éviter toute compaction pouvant porter préjudice à une levée homogène et au développement des racines et des nodosités. Si les conditions le permettent, semer au début des plages de semis conseillées (cf. carte).

 

Respecter les densités de semis
Un pois robuste débute par une densité de semis sans excès. Le pois de printemps se sème à 3-4 cm de profondeur pour un écartement pouvant aller de 12 à 35cm. Il est important de respecter les densités de semis selon les types de sols (cf. tableau). Une surdensité entraine des risques de maladies plus importants à la floraison, une moindre accessibilité à certains ravageurs pour les produits de contact et augmente la compétition hydrique. Dans le cas d’utilisation de semences de fermes, un test du taux de germination est fortement recommandé et la densité doit être ajustée en conséquence. Un roulage est aussi conseillé pour sécuriser la récolte et les interventions de prélevée. Le roulage permet deux bénéfices : il nivèle le sol, facilitant sa récolte, en particulier dans les sols caillouteux. Cette pratique limite également le risque de phytotoxicité des herbicides de prélevée. Pour cela il est conseillé de rouler les pois de printemps entre le semis et la levée, avant l’application d’herbicides.
© Bastien REMURIER – Terres Inovia