Feux de récolte : les pompiers alertent

Entre le 23 juin et le 10 juillet, le SDIS est intervenu sur 25 incendies totalisant 65 hectares de surfaces brûlées et 160 sapeurs-pompiers mobilisés. © FDSEA DE L’AUBE

La FDSEA et les JA ont rencontré le Service  Départemental d’Incendie et de Sécurité (SDIS) de l’Aube pour rappeler les bons gestes alors que la sécheresse bat son plein. Agriculteurs et pompiers travaillent main dans la main.

On se souvient de la moisson 2019, qui avait marqué les esprits avec 800 hectares de cultures brûlées dans le département. Alors que les chantiers de moisson battent leur plein, en particulier dans l’orge de printemps dont les poussières sont très inflammables, et que le département connaît depuis plusieurs mois un nouvel épisode de sécheresse, la FDSEA et les JA de l’Aube ont organisé une rencontre avec les pompiers du SDIS de l’Aube pour rappeler les bons gestes à avoir afin de prévenir les risques de feux de récolte.  Le rendez-vous s’est tenu en plein champ le 17 juillet, sur un chantier de récolte d’orge de printemps à Vallant-Saint-Georges sur une parcelles de la SEP Agri Val de Seine qui regroupe cinq exploitations.

Déjà 200 hectares brûlés

Si les conditions climatiques cette année sont moins propices aux départs de feux, 200 hectares de céréales sont malgré tout déjà partis en fumée. « Du 23 juin au 10 juillet, le SDIS est intervenu sur 25 incendies totalisant 65 hectares de surfaces brûlées et 160 sapeurs-pompiers mobilisés », calculait le colonel Laurent Marty. Présent avec une équipe de sapeurs-pompiers de Troyes, il a rappelé les gestes à respecter. Entretien minutieux et quotidien de la moissonneuse-batteuse pour éviter l’embrasement des poussières, présence d’un outil de travail du sol pour couper la propagation du feu, le colonel a aussi insisté sur la nécessité pour l’agriculteur de donner des éléments précis de localisation de la parcelle et de ses accès, ainsi que de la localisation du point d’eau le plus proche lors de l’appel au centre de secours.

Des réflexes qui sont déjà légion au sein de la SEP Agri Val de Seine qui compte 11 collaborateurs dont six sont pompiers volontaires. « Entretenir sa machine chaque jour, avoir un extincteur ou un pulvérisateur rempli d’eau, on le fait déjà », approuve Yohann Chevalet, l’un des associés de la société. Ces dernières années, le déchaumeur est aussi systématiquement  installé au pied des plus grandes parcelles, soit la moitié des surfaces. L’agriculteur explique aussi l’importance de sensibiliser ses salariés au déchaumage en cas d’incendie. « D’une manière générale, poursuit Yohann Chevalet, nos collaborateurs sont sensibilisés et réactifs. Et on peut compter sur la solidarité des autres agriculteurs qui viennent prêter main forte à chaque fois. »

Coordination entre pompiers et agriculteurs

Le colonel a également insisté, en présence des représentants de la Chambre d’agriculture, des JA et de la FDSEA, l’importance de la collaboration et de la coordination entre les services de secours et la profession agricole lors du déclenchement d’un feu. Les feux de moisson sont l’unique situation où un pompier invite le sinistré à faire son maximum pour circonscrire le feu. « Les agriculteurs doivent néanmoins être prudents dans cet exercice et garder une distance suffisante du feu à cause des risques de courants d’air », prévient le colonel Marty. Il faut aussi savoir distinguer les différents types de feux : les feux de récolte sur pied avec une propagation très rapide et un fort rayonnement thermique, les feux de paille en andain, qui peuvent engendrer plusieurs foyers différents occasionnés par des sauts de feu ou les feux d’éteules ou de chaume, qui peuvent se propager en toutes directions en fonction du vent. Grâce à cette coordination, 94 hectares ont été préservés depuis le début des récoltes cette année.

© Emeline Durand

 

Les bons réflexes

Pour éviter les feux

  • Souffler la machine minutieusement chaque matin
  • Vérifier l’état des roulements et des fils électriques (risque rongeur)
  • Présence d’extincteurs dans la machine
  • Présence d’un outil de travail du sol attelé et d’une tonne à eau
  • Ajustement de la hauteur de coupe en fonction du type de sol récolté et de la présence de pierres

 En cas de départ de sinistre

  • Toujours avoir un téléphone sur soi
  • Composer le 18 ou le 112 précocement et indiquer précisément  la localisation du sinistre (commune du sinistre, rue,  lieu-dit, coordonnées GPS, accès possibles des secours), le type de sinistre, type de culture, matériel, constructions, surface brûlée, surface menacée, constructions menacées, moyens agricoles sur place pouvant déchaumer)

En attendant l’arrivée des secours

Combattre un début de sinistre avec une tonne à eau (avec l’extincteur si c’est la machine agricole qui prend feu). Si le sinistre est trop important, créer une zone coupe-feu en attendant les secours. Accueillir ou faire guider les véhicules de sapeurs-pompiers.