Pois d’hiver : une culture compatible avec de nombreux sols

L’implantation reste l’étape clé de l’itinéraire technique du pois. Une bonne implantation suivie d’une levée rapide et homogène permettra à la culture d’affronter l’hiver dans de bonnes conditions.

Le pois doit être levé, mais pas trop développé à l’arrivée des premières gelées afin de pouvoir résister correctement au froid. © TERRES_INOVIA

Le pois d’hiver s’adapte à de nombreux sols et réserves hydriques. Son cycle précoce en fait une culture de choix pour assoler ses céréales dans les sols superficiels. Il faut éviter en revanche les sols séchants, les argiles lourds et les limons battants hydromorphes, moins propices au développement des pois et de leurs nodosités. Afin d’assurer un développement optimal du système racinaire et des nodosités, le pois doit bénéficier d’un sol aéré sur 15-20 cm. Le pois d’hiver se sème entre 3-5 cm de profondeur, à des écartements de 12 à 35 cm.

Des densités de semis revues à la baisse

L’analyse des résultats issus d’un réseau d’essais multilocal de 2014 à 2018 dans divers contextes pédoclimatiques a permis de faire évoluer la densité en sols limoneux. Elle a été revue à la baisse pour un meilleur optimum technico-économique. Cette conclusion s’appuie la performance technique (rendements) et sur une analyse économique considérant le coût des semences et le prix du pois. Cette évolution des conseils prend en compte la meilleure capacité des variétés de pois d’hiver actuelles à ramifier, permettant des effets de compensation notables en sols limoneux. Les conseils de densité des autres sols ne changent pas :

Semer sur sol ressuyé et pas trop tôt

Le pois doit être levé, mais pas trop développé à l’arrivée des premières gelées afin de pouvoir résister correctement au froid. Un semis trop précoce rend le pois, alors plus développé, plus sensible au froid et aux maladies. Un semis en première quinzaine de novembre est l’idéal. En cas de pluviométrie importante et de sols non ressuyés, il est préférable d’attendre afin d’éviter de semer dans de mauvaises conditions, pénalisant la levée et la mise en place des nodosités. au risque  Les pois d’hiver peuvent se semer jusqu’au 1er décembre si nécessaire. A l’extrême, le report du semis au printemps est possible et une pénalité du potentiel de rendement sera à prévoir, de l’ordre de -7 q/ha par rapport à une variété de printemps semé à cette même date.

Un sol nivelé pour faciliter la récolte

Excepté dans les limons (risque de battance), le roulage au plus près du semis avant le désherbage est recommandé. Ce passage permet de limiter les risques de phytotoxicité, de niveler le sol et d’enfoncer les cailloux pouvant gêner la future récolte. Si cela n’est pas possible, effectuer ce roulage en sortie d’hiver en visant le stade 3-4 feuilles du pois. Cette pratique est cependant plus à risque, car le rouleau peut blesser les jeunes plantules, favorisant l’installation de maladies.

© Bastien Remurier – Terres Inovia

 

Attention à ne pas sur-densifier

De nombreux retours terrain montrent que cette pratique est assez courante même en semences certifiées avec des semis dépassant parfois les 120 grains/m² hors secteur crayeux. La surdensité des pois a pour conséquence d’augmenter les risques de maladies, de compétition (P, K, eau, etc.) et augmente le coût des semences au détriment d’un potentiel moins assuré. En cas d’utilisation de semences fermières, il est recommandé de réaliser un test de germination au préalable afin de définir si une augmentation de la densité est justifiée.