La moisson qui creuse les écarts

Les pois dont les récoltes se poursuivent, n’échapperont pas à la règle : Vivescia annonce des rendements entre 15 à 45 quintaux à l’hectare en moyenne. © JC. GUTNER

Quasiment terminée pour la plupart des cultures, la moisson dans l’Aube confirme la tendance : des rendements très hétérogènes, catastrophiques dans certains secteurs. La bonne nouvelle vient de la qualité, encore une fois à nuancer selon les zones.

Une moisson très inégale dans l’Aube. Voilà ce qui ressort des premiers bilans alors que les récoltes se terminent  pour la plupart des cultures. Les premières tendances laissaient entrevoir une moisson très hétérogène, ce qui selon Jean-Olivier Lhuissier, directeur collecte pour Vivescia, n’a fait que se confirmer au fil des semaines. « Les décalages de rendements s’observent sur toutes les cultures et de façon beaucoup plus marquée cette année. »

Orges d’hiver et colzas : bonne qualité

Victime de la sécheresse printanière, l’orge d’hiver, a donné le ton dès le mois de juin. « Les rendements sont moyens », précise François Berson, directeur collecte chez Groupe Soufflet, avec heureusement un calibrage très élevé, souvent au-dessus de 90 % et des protéines globalement satisfaisantes. En Champagne crayeuse les rendements atteignent « 80, 85 quintaux à l’hectare, voire plus » assure Vivescia alors que dans le même temps le Barrois comme le Pays d’Othe se sont accrochés à des 30-55 quintaux. Une hétérogénéité très marquée donc, y compris dans les colzas, « extrêmement décevants », confirme Vivescia avec des rendements inférieur à 29 quintaux, de 5 à 35 quintaux dans le Barrois quand le Pays d’Othe s’en sort à peine mieux. Malgré des salissements importants parfois, la qualité est bonne, supérieure en moyenne à 43 %, analyse Jean-Olivier Lhuissier. Le Groupe Soufflet appelle à la modestie lui aussi, avec une moyenne autour de 31-32 quintaux.

Blés : mieux qu’espérés

Même constat dans les blés, terminés eux aussi, et dont les rendements connaissent de grandes variations. S’ils sont en moyenne « mieux qu’attendu en début de récolte », sur l’ensemble des territoires en raison d’une bonne fertilité épi, Vivescia souligne une fois de plus cette disparité entre le Barrois et la Champagne crayeuse. « Il y a de très bons rendements », confirme Soufflet, de l’ordre de 85-90 quintaux, parfois plus assure Vivescia tandis que les terres superficielles du Barrois enregistrent des moyenne à 55/65 quintaux. Les parcelles attaquées par les pucerons à l’automne notamment, décrochent elles aussi. Malgré tout, « la fin de moisson a limité les dégâts grâce à l’absence de canicule ce qui a réduit les accidents de remplissage », confirme Jean-Oliver Lhuissier.

Pois : de 15 à 45 quintaux

Le bilan sera sensiblement le même pour les orges de printemps dont la récolte n’est pas encore totalement terminée. Vivescia souligne des décalages importants entre les premières et deuxièmes dates de semis, avec des « résultats corrects » de 65-75 quintaux en moyenne sur les premiers. Tandis que les seconds décrochent en rendement et « sont un peu plus chargés en protéines, observe Jean-Olivier Lhuissier, de l’ordre de 13%. Il va y avoir un travail d’allotement très important à réaliser en silo. » Côté Soufflet, la qualité est bonne, autour de 10,5 et un calibrage un peu plus faible que les orges d’hiver, avec une moyenne de 82-83%. Reste les poids, dont la récolte est toujours en cours mais les rendements dans la même veine que les autres cultures. « C’est la déception » pour Vivescia, avec des prévisions de rendements de 15 à 45 quintaux et encore de gros écarts.

© EMELINE DURAND