PAC : la télédéclaration comme dans des chaussons

Source d’angoisse pour certains, la déclaration PAC à distance, imposée depuis le confinement, s’organise dans une relative sérénité assure la FDSEA de l’Aube. Les retours sont très positifs.

 

La FDSEA de l’Aube traite une cinquantaine de dossiers PAC par semaine. Les entretiens virtuels vont se poursuivre jusqu’au 15 juin.

Faire sa déclaration comme dans des chaussons : l’expression prend son sens le plus littéral ces derniers jours pour les agriculteurs qui remplissent leur demande d’aides financières européennes accompagnés par la FDSEA de l’Aube. Confinement oblige, c’est par téléphone et par écrans interposés que se déroulent cette année l’essentiel des rendez-vous depuis le 1er avril. Si pour quelques-uns, il a fallu faire preuve de pédagogie, l’organisation syndicale reconnaît avancer plutôt sereinement dans cet exercice, chronophage pour certains agriculteurs. « On passe le même temps que lors d’un rendez-vous en format classique », atteste Charlotte Grasset, responsable du pôle syndical à la FDSEA de l’Aube. Grâce à un travail méticuleuse par les agriculteurs en amont, la FDSEA prépare le dossier et le complète ensuite en direct, à distance, via internet. « Nous disposons d’un logiciel que l’exploitant doit installer et qui lui permet de suivre chaque modification en direct sur son écran et éventuellement d’ajuster », complète Charlotte Grasset.

 

« On gagne du temps »
Un vrai confort pour Jean-Baptiste Aubry, agriculteur à Droupt-Sainte-Marie. A 33 ans, l’exploitant est un habitué des outils numériques comme de la préparation en amont de sa déclaration. « Je fais appel à la FDSEA pour finaliser les choses plus complexes, des découpes de parcelles par exemple. Le fait de pouvoir suivre en direct sur l’écran c’est très appréciable. C’est rassurant de voir les corrections, au final le rendez-vous et la préparation ne sont pas plus longs. Et en plus, pas besoin de se déplacer, on gagne du temps ». Une bonne expérience donc, pour Jean-Baptiste Andry, qui concède tout de même préférer le « contact humain ». Comme lui, Ludovic Jouglas a fait partie des premiers rendez-vous à distance pour effectuer sa déclaration annuelle. Avec un tout petit peu moins de sérénité. « J’étais stressé, je n’ai pas dormi la nuit d’avant ; c’est dans ma nature et les ordinateurs, je n’y connais rien », avoue l’éleveur de 50 ans. Un ordinateur qui plante le jour du rendez-vous, un logiciel à réinstaller, mais au final, un agriculteur content de son expérience. « J’ai mon grand fils qui était avec moi pour aider ; j’ai rempli mon formulaire à l’ancienne et j’ai pu suivre ensuite sur l’écran, ce n’était pas du tout difficile ». Ludovic Jouglas tient à saluer les compétences de l’équipe syndicale et le contact « irréprochable », « humain », de son interlocutrice. Grâce à cette organisation cadrée, un quart des 400 dossiers ont déjà été traités. Deux personnes de la FDSEA gèrent cinq à six rendez-vous téléphoniques par jour, soit une cinquantaine de dossiers par semaine. Le prolongement de la date limite au 15 juin ne sera pas de trop pour absorber le montage des dossiers restants. D’autant que le procédé nécessite une solide gestion en amont, pour récupérer, trier les dossiers et prendre les rendez-vous. Christine Pageot, assistante administrative et commerciale à la FDSEA, y passe ses journées. « Les gens appellent pour prendre les rendez-vous, on est là pour les rassurer, leur expliquer comment installer le logiciel. Le contact humain est important, certains sont isolés et ont besoin de parler. »
Ces entretiens virtuels vont se poursuivre en mai et juin, avec, espère le syndicat, un maximum de dossiers traités d’ici le 15 mai, pour assurer le paiement de l’acompte prévu le 15 octobre.

© EMELINE DURAND