Une cellule d’écoute Covid à la Chambre d’agriculture

Face à la crise économique et sanitaire, la chambre consulaire réactive son dispositif Réagir. Et demande aux élus locaux l’application d’aides d’urgence.

Dans l’Aube et la Haute-Marne, une dizaine de personnes répondent chaque jour aux questions des agriculteurs.© DR

« Je n’arrive pas à commercialiser ma marchandise… »,  « A quelles aides ai-je droit ? » Voici les questions récurrentes que la Chambre d’agriculture de l’Aube traite, en lien avec l’équipe de la Haute-Marne, chaque semaine depuis le début de la crise liée au coronavirus. Rapidement, la structure a décidé de mobiliser avec ses partenaires, son dispositif Réagir, un dispositif permanent qui permet tout au long de l’année d’aider les agriculteurs à faire face à leurs difficultés. Une dizaine de personnes compilent désormais chaque jour les demandes des agriculteurs. « Nous sommes en quelque sorte une porte d’entrée, le premier contact de l’exploitant, pour répondre aux questions, écouter, rassurer aussi », illustre Didier Petit, responsable équipe Hommes Entreprise.

Domino

Les inquiétudes sont en effet nombreuses et diverses selon les filières. « Cela a commencé avec l’horticulture et le lait et des productions qu’on n’arrive pas à écouler » (lire La Revue Agricole de l’Aube du 3 avril 2020, NDLR), développe le responsable. Dans l’Aube, la Chambre d’agriculture liste les tensions : la laiterie de Saulxures / fromage de Langres est fermée, les fromageries Lincet et d’Auxon sont impactées, les abattoirs locaux voient leur tonnage baisser et active le chômage partiel, l’usine Mac Cain a fermé pendant 11 jours avant une réouverture partielle, entraînant un report sur le marché du frais, Interbev Ovins interpelle le ministre pour favoriser la consommation de l’agneau français… Certaines filières cherchent à adapter leur production à la situation de moindre consommation. Les grandes cultures s’inquiètent de la compression des marchés d’export, la filière viticole est alarmée par le niveau des pertes à venir. «Il n’y a plus de fête donc les gens ne consomment plus de Champagne », alerte Didier Petit. Face à cette situation, mais aussi aux effets « domino » à moyen terme, que l’on ne mesure pas forcément, la Chambre d’agriculture est en lien permanent avec les acteurs du monde agricole, les services de l’Etat et les autres chambres consulaires. Dans un communiqué, elle affirme porter « auprès de l’Etat et de la Région la revendication que les entreprises agricoles soient bien éligibles aux aides d’urgence et dispositifs de politique publique ».

© Emeline Durand

Des questions, besoin d’aide pour trouver une solution à une situation qui pose problème : un seul téléphone et une adresse mail dédiée au dispositif REAGIR : 03 25 43 43 67 – appui-covid19@aube.chambagri.fr