Implanter son tournesol dans les conditions optimales

Assurer une levée rapide du tournesol est un enjeu majeur pour limiter les dégâts de ravageurs et assurer le peuplement qui détermine fortement le potentiel de production. Pour une implantation réussie, attendre que le lit de semence soit ressuyé, suffisamment chaud et surveiller les bio-agresseurs de début de cycle.

Mauvaise levée du tournesol du fait de l’absence de recouvrement du rang. © L.Jung – Terres Inovia

Date de semis : attendre les bonnes conditions

Les sols ont reçu de grandes quantités d’eau au cours de l’automne et de l’hiver, avec même une pluviométrie record en février. Heureusement, les conditions sont désormais favorables au ressuyage. Les reprises seront nécessaires pour réchauffer et parfois restructurer les sols. Il est inutile de se précipiter pour enchainer les travaux. Il vaut mieux attendre que les conditions soient favorables à un travail de qualité. Semer sur un sol compacté, mal ressuyé et/ou froid entrave la dynamique de levée et la qualité d’enracinement qui sont essentielles au potentiel de production. Sur la région, on vise idéalement un semis sur la première quinzaine d’avril qui est un compromis entre le réchauffement des sols et l’accumulation de températures pour limiter le risque de récolte tardive. Toutefois, les dates de semis conseillées doivent être adaptées au contexte pédoclimatique de la parcelle et au scénario météo de l’année. Pour déclencher le semis, il faut que le sol soit ressuyé et que la température du lit de semences atteigne 8°C minimum à 5 cm de profondeur.

Assurer la qualité du semis

Prenez le temps de semer ! Semer à 5 km/h maximum en étant vigilant sur la profondeur de semis et le recouvrement de la graine. Inutile de donner à manger sur un plateau aux oiseaux. On recommande de semer à 2-3 cm de profondeur dans un sol frais et 4-5 cm si le sol est sec en surface. Une vitesse de semis trop rapide, pénalise le contact terre-graine, accroit les pertes à la levée et l’hétérogénéité du peuplement et des stades. Or un peuplement suffisant, régulier et homogène est indispensable pour aller chercher le potentiel de la parcelle et faciliter la récolte. Sur la région, on recommande de semer à 70 000 – 75 000 graines /ha quel que soit le type de sol.

Protégez la culture dès le semis

Les premiers ennemis de la culture sont bien sûr les oiseaux à l’implantation. Les systèmes d’effarouchement (et le passage régulier sur la parcelle) sont à mettre en place dès le semis car les corvidés s’attaquent prioritairement aux graines dans le sol. Les dégâts sur plantes, opérés par les corvidés ou les pigeons, s’observent sur les cotylédons. Ces derniers peuvent être impressionnants et retarder la culture mais ils ne mettent pas systématiquement en péril les parcelles. Si l’apex n’est pas coupé, la plantule redémarre. Les limaces sont également à surveiller de près car les conditions passées sont favorables aux populations. Le tournesol est sensible aux attaques de limace du semis à 2 feuilles. Si la situation est à risque, appliquer un granulé anti-limaces juste après le semis.

Enfin très ponctuellement pour les situations à risque taupin ou noctuelles terricoles (attaques historiques, précédents favorables comme les prairies), un insecticide pourra être appliqué au semis. Plusieurs produits en micro-granulé sont autorisés en application au semis : Belem 0.8MG/Daxol à 12kg/ha, Karate 0.4GR de 12 à 15 kg/ha, Trika Expert+ à 15 kg/ha et Force 1.5G à 10 kg/ha). Veillez à utiliser le diffuseur adapté en fonction du produit utilisé.

© A.Baillet – B.Remurier – Terres Inovia