Maïs fourrage : comment gérer la destruction des couverts avant semis ?

Beaucoup d’espèces sont encore en place en sortie d’hiver. Ici, un radis chinois associé à une phacélie. © DR

Pour profiter des avantages offerts par un couvert d’interculture, sans pénaliser le maïs qui suit, les conditions de sa destruction sont importantes. A quelle date intervenir ? Avec quelle technique ?

Les couverts végétaux implantés dans l’interculture d’hiver apportent de nombreux bénéfices agronomiques et environnementaux : réduction des fuites d’azote, stockage de carbone, prévention de l’érosion des sols, limitation du salissement des parcelles, abri et nourriture pour la faune… Mais il faut savoir s’en débarrasser, si possible avant la mi-mars, période au-delà de laquelle un couvert encore en place risque de pénaliser le maïs qui suit, par épuisement des ressources en eau et en azote.

Hiver trop doux, destruction mécanique obligatoire avant le 15 mars

Faute de températures suffisamment basses cet hiver, la plupart des espèces présentes dans les couverts sont encore en place. C’est le cas de la moutarde, du radis ou de la phacélie qui nécessitent des températures de -5 à -10°C pour une bonne destruction. Les graminées sont encore présentes également… Une destruction mécanique sera donc nécessaire par un roulage, un broyage ou un travail superficiel. Quelle que soit la technique mise en œuvre, elle doit permettre une bonne implantation du maïs qui va suivre, en évitant d’éventuels effets négatifs liés à une destruction trop tardive. Le 15 mars est un bon repère, à cette date les couverts doivent être détruits. Mais ce sont bien sûr les conditions de ressuyage du sol qui sont déterminantes car toute intervention en conditions limites sera préjudiciable à l’enracinement du maïs, surtout si la préparation du sol se fait sans labour.

Vigilance avec les couverts exploités en dérobés

Les éleveurs choisissent parfois d’exploiter leurs couverts végétaux en fourrage, le plus souvent un ray-grass d’Italie, associé ou non à une légumineuse, qui sera ensilé ou enrubanné. Une exploitation précoce est conseillée car elle permet de concilier 2 objectifs : récolter un fourrage de qualité, sans assécher le sol pour le maïs qui suivra. Les conditions de récolte sont bien sûr primordiales pour obtenir un fourrage de qualité, sans dégrader la structure du sol avec les engins de récolte. En pratique, il faut se tenir prêt et saisir le premier créneau disponible, souvent à partir de mi-mars. Par ailleurs, ces couverts exploités en fourrage exportent des quantités non négligeables d’éléments minéraux. Si la fertilisation n’est pas adaptée, des carences (azote, voire potassium) peuvent être observées sur le maïs suivant. © ARVALIS

Quel impact sur la fertilisation azotée du maïs ?

Un couvert végétal en période d’interculture hivernale a des effets toujours positifs sur la réduction du lessivage de l’azote et sur la prévention de l’érosion. Son impact sur la fertilisation azotée du maïs suivant sera plus variable, en fonction de l’espèce cultivée et de la biomasse atteinte. Ainsi, un couvert enfoui de graminées aura un effet très faible, alors qu’un couvert enfoui de légumineuses pures pourra restituer à la culture jusqu’à 30 kg d’azote/ha. Un couvert de mélange comportant des légumineuses aura un comportement intermédiaire. En pratique, pour le calcul de la dose d’azote à apporter sur maïs, dans la méthode du bilan, cet effet fertilisation est pris en compte par deux postes : le reliquat avant implantation (Ri) et la minéralisation des résidus du couvert enfoui (MrCI). Plus d’information sur les couverts végétaux http://www.choix-des-couverts.arvalis-infos.fr/ http://www.fiches.arvalis-infos.fr/