La saison des endives s’annonce bien

Producteurs d’endives de terre depuis plusieurs générations, les frères Vuibert, Damien et Mickäel, perdurent la tradition sur la commune de Grange L’Evêque. Sur les 120 hectares que comptent l’exploitation, 15 hectares sont dédiés au maraîchage.

« Avant, nous passions beaucoup de temps à genoux et au froid durant la période d’hiver pour cultiver les endives. Aujourd’hui, nous sommes à l’abri dans des conditions de travail moins fastidieuses », détaille Damien Vuibert. © D. VUIBERT

« Auparavant, nous forçions des endives en extérieur, dans des grandes fosses qu’il fallait couvrir avec de la terre, de la paille et une tôle, se souvient Damien Vuibert, installé depuis 1998. Une résistance enfouie dans le sol permettait de maintenir une température favorable à la croissance de l’endive.» Depuis trois ans, le système de repiquage des racines et la récolte des chicons ont été modernisés. Aujourd’hui, le travail s’effectue à hauteur d’homme et à l’abri, sous un hangar métallique de 650 m² aménagé et dédié au forçage des endives.

Première étape : le repiquage des racines

Quelques visites de producteurs d’endives dans le Nord, ont permis aux deux frères de réfléchir à leur installation de forçage. En plus du hangar, ils ont investi dans des tapis inclinés qui facilitent et limitent la manutention des racines avant le repiquage dans des caisses ajourées. « Nous n’avons plus besoin de pailler les racines, explique Damien Vuibert. Le hangar les protège des intempéries, surtout du vent et des variations de températures. Nous avons conservé les résistances dans le sol pour maintenir une température entre 16 et 20°C. » Le GAEC Vuibert s’approvisionne en racines à repiquer auprès d’un producteur du Nord et un complément en local. «  Une petite minorité des endives commercialisées en France, moins de 5 %, sont produites en pleine terre, souligne l‘agriculteur. Le reste est forcé en salle. De ce fait, nous avons plus de difficultés pour trouver des producteurs qui cultivent des variétés adaptées à notre système de production. » Une fois livrées dans des palox, les racines sont ensuite entreposées dans un frigo entre 0 et 2°C pendant au minimum 15 jours pour être en repos végétatif. « Nous repiquons cinq palox par semaine soit 13 000 racines. Cela représente 7 à 8 heures de travail hebdomadaire pour une équipe de quatre personnes. »

La récolte est proche et se présente plutôt bien

Avec son équipe, les frères Vuibert sont occupés tout l’hiver, du repiquage des racines à la récolte des endives. «  En période de récolte, à partir de début décembre jusqu’au mois de mars, nous passons 40 heures par semaine à arracher les endives, soit 8 heures pour cinq personnes. » En 2019, le rendement a été plutôt moyen avec une production de 4 à 8 kg par caisse contre 10 à 12 kg normalement. Cette année, les échos des premières récoltes réalisés dans le Nord sont plutôt optimistes. Les rendements devraient être à la hauteur des espérances. « Si les conditions se maintiennent, nous devrions commercialiser nos premières endives tout début décembre. »

© Julie GUICHON