« Protecteur du dernier kilomètre »

La crise sanitaire liée au Covid a démontré l’agilité de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) à travailler au plus près des territoires ruraux et de ses ressortissants, selon Éric Petit, président de la MSA Sud Champagne.

Comment la MSA traverse cette crise sanitaire ?

Cela a été une année compliquée : au-delà de la réorganisation interne nécessaire au printemps, il a fallu se mobiliser et rapidement, pour proposer des solutions au monde agricole notamment, touché à la fois par la crise sanitaire et l’impact économique liée à la sécheresse.  Le service public a malgré tout été assuré et les versements versés à temps. On a été amené à exécuter un certain nombre de décisions, des reports, des suspensions de cotisations, la mise en place de minima sociaux, des fiches prévention, qui ont très bien marché. C’est la preuve que nous sommes capables de nous mobiliser, de nous adapter.

Il y a quelques mois, la Cour des Comptes pointait les écueils d’un régime de sécurité sociale en déclin structurel. Cet épisode vous permettrait-il d’inverser la tendance ?

Ce qui est sûr, c’est que cette crise a mis un coup de projecteur sur notre rôle de proximité. On a réussi à garantir une protection sociale au dernier kilomètre, ce qui démontre tout l’intérêt du rôle de la MSA dans les territoires ruraux. Aujourd’hui, on a un signe fort de l’Etat : dans le cadre de la négociation de notre COG pour 2025 (Convention d’objectifs de gestion, NDLR), pour la première fois, c’est nous qui allons présenter notre feuille de route et l’Etat va amender. Cela change complètement la donne. Il y a un an, on était sceptique sur notre COG. Je pense que le Gouvernement a compris que l’on était en capacité d’agir et d’accompagner les territoires ruraux justement parce que l’on a su se montrer très présent pendant cette année auprès de nos ressortissants.

Comment va se traduire concrètement cette stratégie dans les mois à venir ?

On va continuer à mettre des moyens en place pour aider les plus fragilisés ; avec le chômage partiel,   des situations problématiques sur l’ensemble des filières agricoles, on négocie actuellement pour obtenir des échéanciers au-delà de 24 mois. On souhaiterait aussi une enveloppe de prise en charge plus importante. On s’interroge sur la viabilité des exploitations mais c’est encore un peu tôt pour se prononcer. On veut aussi construire des alliances pour travailler à plusieurs à cet accompagnement social. Dix maisons France Services supplémentaires doivent ouvrir l’an prochain dans l’Aube. La MSA devrait être co-porteur de quatre d’entre elles avec la collectivité locale concernée. Cette volonté d’aller au plus près des territoires ruraux, c’est l’un des défis du mandat.

© Propos recueillis par Emeline Durand

 

Grippe : la MSA appelle à se faire vacciner

Lancée depuis mi-octobre, la campagne de vaccination contre la grippe se déroule jusqu’au 31 janvier 2021. La MSA rappelle que la priorité est donnée aux professionnels de santé et aux personnes les plus fragiles et leur demande de « se faire vacciner dès maintenant ». En 2019, seulement 56,6 % des personnes à risque ont été vaccinées au cours de la campagne. Une vaccination jugée « très insuffisante chez les professionnels de santé ». Avant le lancement de la campagne de vaccination, la MSA a adressé à presque 1,2 million d’adhérents, un bon de prise en charge du vaccin pour le retirer en pharmacie sur simple présentation de ce document. Chaque hiver, deux à six millions de personnes sont touchées par le virus de la grippe. L’hiver dernier, les trois-quarts des personnes admises en réanimation pour une grippe grave étaient éligibles à la vaccination.