Semer tardivement du colza ?

Dans les secteurs où  les conditions sèches se poursuivent, quel sont les risques de semer du colza sur septembre ? La réponse à cette question n’est plus aussi simple dans le contexte « ravageurs d’automne » que nous vivons actuellement.

Un colza qui lève tardivement sera plus exposé aux ravageurs d’automne,
les altises d’hiver notamment. ©TERRES_INOVIA_L. JUNG

Un semis jusqu’à mi-septembre est envisageable mais il sera plus risqué en sol superficiel qu’en sol profond. En effet le colza sera moins vigoureux et bénéficiera moins longtemps de conditions poussantes à l’automne. De plus, un colza qui lève tardivement sera plus exposé aux ravageurs d’automne, les altises d’hiver notamment, lorsqu’il sera à un stade jeune sensible (levée – 4 feuilles). Néanmoins, des expériences les années précédentes ont montré des résultats moyens à satisfaisants pour des semis à cette date.

Que faire pour limiter au maximum la prise de risque ?

Passé le mois d’aout, l’intérêt d’associer des légumineuses gélives au colza est moindre car elles ne se développeront pas suffisamment pour jouer leur rôle. Il n’est donc pas utile d’investir un coût de semences supplémentaire. Le poste désherbage anti-dicotylédones peut également être optimisé en optant pour une stratégie en post-levée qui sera mise en œuvre uniquement si la culture est implantée et jugée apte à passer l’hiver (peuplement, développement, état sanitaire). Attention toutefois à ne pas négliger la lutte contre les graminées adventices et la gestion des repousses qui peuvent concurrencer très fortement le colza en début de cycle.

Tout mettre en œuvre pour réussir l’installation

Les semis tardifs renforcent plus que jamais la nécessité de mettre en œuvre des pratiques favorables à l’installation du colza :

  • Garantir une bonne qualité d’implantation : dans ces situations, les semis au semoir monograine sont conseillés pour régulariser et faciliter la levée.
  • Assurer la croissance continue des colzas en veillant à ce que l’alimentation azotée et phosphatée ne soit pas limitante. Privilégier les apports de matières organiques. A noter que les semis tardifs ont des besoins en azote plus faibles à l’automne que des levées précoces car la biomasse formée en entrée hiver sera comparativement plus faible.
  • Favoriser les génétiques avec de bonne vigueur. Le choix d’une variété vigoureuse est ici indispensable, notamment dans les parcelles les plus superficielles et/ou à forte pression ravageur.
  • Limiter autant que possible la dispersion des altises (petites et grosses). Dans ces situations où le colza sera moins vigoureux, attention à ne pas détruire les repousses de colza dans les parcelles à proximité des parcelles semées. Les plantes ne seront pas en capacité de compenser face à cet afflux rapide de ravageurs.
  • Et surtout, observer visuellement l’état végétatif et relever les captures d’insectes des cuvettes jaunes au moins 1 fois par semaine sont les meilleures techniques pour une surveillance assidue.

Retrouvez les informations par variété dans l’article « Caractérisation des variétés vis-à-vis de la vigueur et des ravageurs : où en sont les travaux de l’institut ? » sur www.terresinovia.fr dans la rubrique Actus