Du positif pour les betteraviers

A l’occasion d’une rencontre entre au Ministère de l’agriculture avec les représentant de la filière betterave à sucre ce matin, le Ministre Julien Denormandie a annoncé plusieurs mesures attendues et revendiquées notamment par la CGB, la FNSEA et les JA depuis plusieurs semaines : 

L’annonce phare est bien évidemment la proposition d’une modification législative cet automne pour permettre, pour la campagne 2021 et éventuellement 2022 et 2023, de prendre une dérogation à l’utilisation de l’enrobage des semences de betterave. Dans son communiqué, le Ministère a indiqué que des “conditions strictes d’usage seront associées pour l’examen de toute demande de ces dérogation”. Et de préciser : 

  • “seule l’utilisation via l’enrobage des semences pourra être envisagée, et celle par pulvérisation demeurera interdite, afin de limiter les risques de dispersion du produit ;
  • l’interdiction de planter des cultures attractives de pollinisateurs, suivant celles de betteraves afin de ne pas exposer les insectes pollinisateurs aux résidus éventuels de produits ;
  • la définition d’ici fin 2020 d’un plan de protection des pollinisateurs, visant à renforcer leur protection pendant les périodes de floraison, et à mieux prendre en compte les enjeux associés aux pollinisateurs au moment de la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques.”

 

Les autres éléments du plan d’actions

Selon le communiqué, le plan d’action pour la filière betterave s’articule également autour de :

  • la formalisation et la mise en œuvre par les professionnels, avec le soutien de toutes les parties prenantes, de plans de prévention des infestations par les ravageurs. Ces plans de prévention pourront mobiliser l’appui de différentes mesures intégrées au plan de relance.
  • un effort de recherche renforcé et conséquent pour accélérer l’identification d’alternatives véritablement efficaces, tant auprès des instituts de recherche privés comme l’Institut Technique de la Betterave, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement qui seront mobilisés prioritairement. 5 millions d’euros supplémentaires seront mobilisables dès 2021 dans le cadre du plan de relance.
  • un examen des pertes de rendement de la campagne 2020 et une indemnisation dans le cas de pertes importantes liées à cette crise de la jaunisse de la betterave dans le cadre du régime d’aide « de minimis ».
  • des engagements des professionnels industriels sur la pérennisation de la filière sucrière en France.


Un délégué interministeriel sera nommée

Conformément à l’engagement du Président de la République, un délégué interministériel à la filière betterave-sucre sera désigné. Il sera notamment chargé du suivi de la mise en œuvre de ce plan d’action et en informera du bon déroulement une instance de suivi co-présidée par les deux ministres de la Transition écologique Barbara Pompili et de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien Denormandie, associant les organismes de recherche et l’ensemble des services concernés. La première réunion se tiendra à l’automne.

DR

Julien Denormandie : « La filière de la betterave fait face à une crise inédite, dans un contexte où il n’existe pas aujourd’hui d’alternative pour protéger la betterave des pucerons et de la jaunisse. Au moment où nous nous sommes donnés comme priorité de retrouver notre souveraineté alimentaire, il nous faut trouver un équilibre durable, c’est tout l’enjeu de la transition agro-écologique. Notre plan d’action vise à accélérer la recherche pour trouver rapidement des solutions véritablement efficaces, et en attendant soutenir massivement nos agriculteurs face à ces aléas. J’avais promis aux betteraviers que je ne les laisserais pas tomber. Ce plan va leur permettre de poursuivre leur culture l’an prochain en limitant au maximum l’impact sur les insectes pollinisateurs. »