L’agriculture, priorité absolue

Essentielles à la chaîne alimentaire, les activités agricoles sont indispensables pour surmonter la crise du coronavirus. La profession se mobilise, l’ensemble des acteurs agricoles à leurs côtés.

Dans la crise sans précédent que la France et le monde entier traversent, et les mesures de restrictions imposées, le secteur agricole fait partie de ceux qui peuvent et doivent poursuivre leurs activités. Le Gouvernement assure que « la fourniture de produits agricoles et alimentaires est une priorité absolue » et que des mesures spécifiques seront prises.
« Les agriculteurs sont conscients de leur responsabilité, indique la FNSEA et entendent accomplir leur mission dans le respect le plus total du cadre de protection mis en place. Les agriculteurs et leurs salariés peuvent poursuivre leur activité, qui ne peut être réalisée en télétravail, à condition de respecter les gestes barrières, ainsi que les formalités administratives nécessaires à la circulation des personnes. » La FNSEA appelle le Gouvernement à porter un regard spécifique sur la poursuite de l’activité agricole qui va nécessiter l’embauche de nombreux salariés, alors que les travaux des champs et les premières récoltes débutent. « A l’heure des fermetures de frontières, des mesures d’incitation à l’emploi et des assouplissements administratifs en agriculture sont nécessaires et urgentes. Des difficultés économiques sont déjà ressenties par des entreprises agricoles, notamment dans le secteur horticulture et pépinières, non prioritaires car non alimentaires, et devront bénéficier sans délai d’un accompagnement suffisamment dimensionné ».

Nourrir les français
De leur coté, la FNSEA, l’ANIA, la Coopération Agricole, la FCD et les autres distributeurs indépendants « unissent leurs forces pour prendre toutes les dispositions permettant à la filière alimentaire de fonctionner de manière optimum ». Agriculteurs, éleveurs, coopératives, entreprises alimentaires et distributeurs se disent mobilisés « pour continuer à fournir aux Français les produits alimentaires nécessaires », dans un contexte qui impacte aussi les secteurs de l’agriculture, de l’alimentaire et de la distribution. Les acteurs de la filière saluent la décision du gouvernement de reconnaître le secteur comme prioritaire. Mise en place de plans de continuité d’activité, fluidité industrielle et logistique, respect des bonnes pratiques en matière d’approvisionnement et de promotions, les acteurs de l’alimentation se montrent rassurants : « ils mettront tout en oeuvre pour leur permettre de continuer à s’approvisionner normalement sur tout le territoire. Cet épisode montre à quel point la souveraineté alimentaire de notre pays est d’importance majeure pour la sécurité de nos concitoyens ». © EMELINE DURAND

 

PAC 2020 : Report au 15 juin

Fermée elle aussi jusqu’à nouvel ordre, la DDT met tout en oeuvre pour assurer la continuité du service public. Les échanges restent possibles par courrier postal, téléphone, mail en utilisant les contacts habituels. S’agissant de la déclaration des demandes d’aides PAC 2020, « La priorité du service est le paiement des aides aux échéances programmées ». indique la DDT. La Commission européenne a décidé d’autoriser les états membres à reporter la date limite des déclarations PAC du 15 mai au 15 juin. La FNSEA demande au gouvernement français d‘appliquer ce report. A la FDSEA de l’Aube, la prise de rendez-vous reste possible par téléphone (03.25.82.62.10). Mais pour l’instant aucune date d’ouverture – normalement prévue le 1er avril – n’a été programmée.

 

Employeurs : ce qu’il faut faire
Que faire vis-à-vis de son salarié puisque le télétravail dans vos structures est impossible ? La FDSEA de l’Aube vous répond. « Sauf s’il justifie d’un arrêt de travail, votre salarié peut venir travailler. Si vous avez répondu à vos obligations en prenant les mesures générales de prévention des risques et lui avez donné les consignes pour se protéger (gestes barrières). La loi ne permet pas le droit de retrait au salarié pour le moment. Il ne peut donc pas décider seul et sans votre accord de ne pas venir travailler. Sachez que si votre salarié n’a pas d’arrêt de travail mais que vous préférez qu’il reste chez lui, vous devrez lui maintenir sa rémunération (possibilité de congés, récup avec son accord). C’est à vous de décider. Si votre salarié vient travailler et pour lui permettre de le faire dans de bonnes conditions, il doit remplir une attestation de déplacement dérogatoire du Ministère à chaque déplacement et une attestation employeur lui permettant de justifier de l’impossibilité du télétravail et expliquant pourquoi il se trouve hors de chez lui ». Le service Employeurs de la FDSEA de l’Aube – également en télétravail – reste à votre disposition pour toute interrogation.

 

Didier Guillaume : « je compte sur vous »
« Bon courage, je compte sur vous ». Le message est écrit à l’encre à la fin du communiqué signé de la main de Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture. Lourd de sens, ces mots résonnent en écho à ceux prononcés en début de semaine par le Président de la République : « Nous sommes en guerre ». « Nous sommes face à un double défi, sanitaire et économique, indique Didier Guillaume. Nous le savons, la France a les atouts nécessaires pour surmonter ce défi. Elle dispose d’infrastructures de qualité, s’appuie sur une puissance publique d’un grand professionnalisme et peut compter sur ses forces vives. Vous, agriculteurs, agricultrices, salariés de l’agriculture, vous êtes ces forces vives. Dès le début de la crise, vous avez répondu présents. Car l’alimentation est une des principales préoccupations de nos concitoyens. Se nourrir est fondamental. Et quand tout semble se dérégler, chacun le mesure à sa juste valeur. Vous, agriculteurs, êtes le maillon essentiel, le premier maillon de la chaîne alimentaire. Sans vous, sans votre travail quotidien, dans les champs, dans vos fermes, aucune matière première, aucun produit transformé, aucun aliment, ni animal, ni végétal, ne peut parvenir dans nos assiettes. C’est vous qui par votre travail, quelles que soient vos productions, fournissez à nos concitoyens, ou à nos entreprises de transformation, une alimentation de grande qualité. Les Français s’en rendent compte. Nous comptons sur vous. Ne lâchez rien, continuez vos activités essentielles, indispensables. Vous participez pleinement à l’effort de la communauté nationale. En retour, l’Etat sera à vos côtés pour traverser cette période difficile. Grâce à l’agriculture française, grâce à votre travail, notre savoir-faire et votre sens des responsabilités, nous sommes en mesure d’assurer aux Français qu’ils pourront se nourrir sainement et sans privation, aujourd’hui et demain. »