«Crues hivernales : situation rassurante dans l’Aube»

« Le soleil de ces derniers jours est une bonne chose : on va limiter l’écrêtement des crues », indique Pascal Dupras. © E_JF.RICHE

Les pluies intenses en février ont accentué le phénomène de crues dans le département. Pas de quoi inquiéter Pascal Dupras, directeur d’exploitation de l’Etablissement public territorial de bassin (EPTB) Seine Grands Lacs.

Les débordements sont encore marqués ces derniers jours sur certaines zones. Comment jugez-vous la situation ?

Nous étions encore il y a quelques jours en vigilance jaune caractérisant des débordements sur les bassins amont: c’est un épisode de crue avec débordement, courant pour l’hiver. Le mois de février a été particulièrement pluvieux mais on est loin des inondations qu’a connues le département en 2018. A cette époque, les lacs étaient arrivés à saturation, on avait fermé les prises d’eau. Ce n’est pas du tout le cas aujourd’hui. On est dans un épisode classique.

Comment s’organise la gestion de ces débordements en cette période ?
L’eau est prélevée naturellement des rivières et acheminée vers les lacs réservoirs pour y être stockée. Le lac Seine (celui de la Forêt d’Orient), et le lac Aube, près de Mathaux, régulent le débit. Le lac réservoir Aube en aval de l’Aube et de la Voire ne doit pas dépasser un débit de 130 m3/s avec un volume total de 170 millions de m3. Pour celui de la Seine, le volume d’écrêtement est de 120 m3/s avec un volume total de 207 m3. Ces eaux stockées dans ces lacs serviront par la suite à la mission de soutien d’étiage de l’EPTB : elles seront reversées cet été quand les débits naturels des rivières seront très faibles, pour les augmenter et permettre notamment l’irrigation des cultures.

Pour quand espérez-vous un retour à la normal ?
Le soleil de ces derniers jours est une bonne chose : on va limiter l’écrêtement des crues et on peut espérer un retour sur objectif de gestion en cette fin de semaine, pour la Seine. Pour l’Aube, le volume stocké est important, de l’ordre de 15 millions de mètres cubes supérieur aux données habituelles. Pour nous c’est un retour à la normal, mais pour le monde agricole, ça ne l’est pas.

© Propos recueillis par Emeline Durand