Cap sur une attractivité remarquable

L’inscription de la Champagne au patrimoine mondial de l’UNESCO résulte de 8 années de ténacité et de mobilisation. Jean-Luc Barbier, président du Comité scientifique de la Mission « Coteaux, Maisons et Caves de Champagne » fixe un cap pour la Champagne : la valorisation de ce nouvel atout.

Patrimoine, Unesco, Champagne
Jean-Luc Barbier : « Cette inscription doit donner une très grande fierté à tous les Champenois et l’envie à chaque acteur collectivement ou individuellement d’être gardien, acteur et de jouer la carte de l’inscription. » ©F.NOEL

« C’est quoi le patrimoine mondial de l’Unesco ? Pourquoi la Champagne a été candidate? De quoi se compose son dossier Unesco ? Qui assure sa gouvernance ? Que faire maintenant? » En 5 questions Jean-Luc Barbier, ancien directeur général du Comité Champagne (CIVC) et président du Comité scientifique de la mission « Coteaux, Maisons et Caves de Champagne » éclaire les membres de l’AAMOMA, sur les raisons qui ont incité la Champagne à être candidate à cette inscription.

Ne pas mettre la Champagne sous cloche mais l’embellir
Depuis cette inscription la Mission veille tout d’abord à la protection du bien classé. Jean-Luc Barbier précise : « il ne s’agit pas de mettre la Champagne sous cloche, et de tout figer. Nous nous assurons que les aménagements et projets sont en harmonie avec l’inscription et ne lui portent pas atteinte. Dans l’Aube, beaucoup de communes ont mis en place des AVAP, Aires de mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine, et des bâtiments ont été inscrits aux Monuments Historiques. La mission veille aussi à ce que des projets de parcs éoliens ou de méthaniseurs ne viennent pas défigurer les paysages viticoles ; ça n’est pas facile dans l’Aube et la Marne qui sont les départements qui comptent le plus d’éoliennes. Elle n’a pas de pouvoir de décision, mais elle alerte l’administration. » Sa seconde mission, la mise en valeur du patrimoine, comprend une gamme très large d’actions. Un recensement des points noirs dans le vignoble champenois a été réalisé pour agir sur chaque point et le corriger. Le Civc propose des fiches techniques et des financements sont possibles pour l’embellissement des paysages et des villages. La Mission veille aussi à l’harmonie avec l’inscription de projets importants d’équipements publics et touristiques : musée du champagne à Epernay, centre d’interprétation du champagne à Ay, cité du Champagne à Reims, complexes hôteliers, bâtiments professionnels viticoles, etc.

Une fierté et une nouvelle carte à jouer
En matière d’exemplarité, un ensemble d’actions a été défini avec le CIVC, qui s’appuie sur trois sites pilotes, dont un dans l’Aube celui des Riceys. Enfin, une signalétique sera prochainement mise en place sur les autoroutes et ensuite dans les communes. De nombreuses initiatives sont aussi engagées : brochure à très grand tirage pour attirer les visiteurs, accélération des relations médias, action de promotion avec l’Union Européenne sur les sites Unesco. Jean-Luc Barbier souligne : « Cette inscription a permis de renforcer la fédération de toutes les énergies et de créer un élan et un enthousiasme de tous les acteurs, professionnels, collectivités, chambres consulaires etc. Elle doit donner une très grande fierté à tous les Champenois et l’envie à chaque acteur collectivement ou individuellement d’être gardien, acteur et de jouer la carte de l’inscription pour développer dans son domaine d’activité l’attractivité touristique. »

F.NOEL