Les vendanges : une période à risques ?

N’attendez pas que l’accident arrive pour prendre des dispositions et mettre en place des mesures de prévention. Le service Santé Sécurité au Travail (SST) de la MSA Sud champagne aide les employeurs à repérer les risques et informer les salariés et les saisonniers lors de cette période de vendanges, courte et intense.

 

Chacun doit être vigilant pour que l’accident de travail n’arrive pas. ©DR

QU’EST-CE QUE JE FAIS SUR MON EXPLOITATION POUR QUE L’ACCIDENT DU TRAVAIL N’ARRIVE PAS ?

  • Je tire profit de mon expérience des autres campagnes : je consulte la mise à jour de mon document unique.
  • Je sensibilise les saisonniers avant le démarrage des vendanges : je diffuse les supports SST de la MSA Sud Champagne.
  • J’interroge en fin de journée les saisonniers : je relève les difficultés d’exécution du travail, les « presque accidents », les difficultés de tout ordre.
  • Je réfléchis à des axes d’amélioration : les corrections peuvent s’ajuster avec les échanges ou le retour d’expérience des personnes au travail.

 

Le meilleur moyen d’éviter les accidents est l’anticipation de la vendange. Il passe par :

  • la constitution d’équipe avec des personnes d’expérience,
  • la vérification du niveau de sécurité du matériel utilisé (particulièrement la présence de moyens d’accès et de gardes corps pour les remorques et les plateaux d’enjambeurs),
  • le rangement du matériel avant et en cours de vendange,
  • la préparation des moyens de secours en cas d’accident,
  • un nombre suffisant de véhicules pour déplacer les vendangeurs et les débardeurs.

 

RETOURS SUR LA VENDANGE 2017 PAR LE CONSEILLER EN PRÉVENTION DU SERVICE SANTÉ SÉCURITÉ AU TRAVAIL

Le premier constat est l’augmentation importante du nombre de vendangeurs : 18 524 en 2016 et 26 741 en 2017 soit une évolution du nombre de plus de 40 %. Le nombre d’accidents du travail (dans les vignes et dans les pressoirs) avec ou sans arrêt a évolué mais de manière moins significative : 41 en 2016 à 45 en 2017. En revanche, plus de 60 % des accidents sont des accidents avec arrêt. La durée moyenne d’arrêt est de 24 jours, avec une variation très grande entre les arrêts de travail (de 2 à 210 jours d’arrêt).

En regardant de plus près les circonstances des accidents, on note que :

  • Plus de 25 % des accidents du travail (fractures) sont liés à des chutes de plain pied lors des déplacements des travailleurs dans la vigne, en cuverie, ou dans la cour de l’exploitation.
  • 20 % sont dûs aux lésions oculaires (brins de vignes dans les yeux), et aux coupures avec les vendangettes.
  • 13 % sont liés à la manutention des caisses (contusions, douleurs d’efforts).
  • 7 % sont des chutes de hauteur liées à la montée et la descente des véhicules (tracteur, enjambeur) ou depuis le plateau de l’enjambeur.

 

Faits marquants en 2017

2 accidents avec des pressoirs auraient pu être très graves (intervention sur le pressoir et remise automatique du cycle de pressurage)
La tâche la plus accidentogène reste le débardage des caisses et leur manutention si on tient compte de la gravité des lésions.

 

Exemple d’accidents 2017
  • fracture du poignet gauche lors d’une chute du plateau d’un enjambeur en voulant rattraper une caisse vide
  • chute en trébuchant dans une amarre de vigne occasionnant une fracture au niveau de l’épaule
  • entorse du genou en marchant dans un rang de vigne
  • déchirure musculaire en déplaçant une pile de caisses
  • chute en descendant du tracteur.

Ce constat doit vous inviter à rappeler certaines consignes aux vendangeurs telles que la vigilance lors du déplacement dans les rangs de vignes accidentés (cailloux, ravines…) et le port de chaussures adaptées.
Pour les débardeurs, leur rappeler de porter les caisses à deux, de se tenir éloignés de la grue de chargement en mouvement, d’être vigilants à la stabilité et au poids du chargement sur les engins, et d’être prudents lors du transfert des caisses du plateau vers la remorque (tous les ans surviennent des accidents graves dans cette phase de travail).
Ces consignes sont à transmettre à vos équipes lors de leur arrivée sur l’exploitation. La formation à la sécurité permet de transmettre :

  • les instructions sur la circulation des personnes (au sein de l’exploitation, dans les vignes)
  • les consignes spécifiques aux postes (technique et sécurité)
  • la conduite à tenir en cas d’accident.

 

MSA Sud Champagne
Santé Sécurité au Travail
Aube 03 25 43 54 52
www.msa10-52.fr


QUELQUES CONSEILS POUR CE MOMENT CLEF DU CALENDRIER VITICOLE

L’ACCUEIL / Le bon déroulement des vendanges dépendra des consignes diffusées.

LA ROUTE / Cet espace partagé est aussi un lieu de travail (transport de personnels, de matériels, de raisin, de moûts). Une vigilance accrue est à prévoir concernant les bonnes pratiques (pas de véhicule sur le bord de route), la visibilité, le comportement.

AUX VIGNES / Les mesures de prévention commencent par un démarrage progressif et une bonne connaissance du terrain (piquet d’amarre), des autres au travail (coups de sécateur du vendangeur d’en face), du matériel (hauteur sécurisée du plateau de l’enjambeur).

AU VENDANGEOIR / Attention aux chutes et glissades.

AU PRESSOIR / Le pressoir est une machine dangereuse et la formation doit être renforcée. Les risques CO2, chute de hauteur, blocage du dos (chargement) doivent être bien pris en compte.