Comment valoriser les fourrages de l’année ?

Dans le cadre de l’opération Innov’Action, Alysé et la Chambre d’Agriculture ont organisé 4 rencontres dans l’Aube autour de la complémentation des maïs 2017.

Jeudi 23 Novembre c’est à La Rothière, chez M. Patrick Delaine, qu’une vingtaine d’éleveurs laitiers se sont réunis pour échanger avec Jean-Claude Chupin, expert nutrition chez Alysé, ainsi que Gontran Bousselin et Joël Paradis, leurs conseillers d’élevage.

Ensilage de maïs : un bon cru 2017
Cette année les éleveurs sont dans l’ensemble très satisfaits de leurs récoltes. Les rendements sont bons et la qualité est bien souvent au rendez-vous. Avec des teneurs en amidon supérieurs à
30 % attention au risque d’acidose! Avec ce type de maïs, il faut l’associer à un ensilage d’herbe ou à de la pulpe surpressée. « Dans tous les cas, la fibrosité est un critère à surveiller. Il faut faire ingérer un minimum de foin ou de paille pour éviter l’apparition de problèmes métaboliques. » insiste Jean-Claude Chupin.
Autre élément sur lequel l’expert a voulu attirer l’attention des éleveurs : la valorisation du maïs. « Avoir un bon résultat d’analyse c’est bien, mais au final c’est la vache qui donne le verdict. » Pour mettre toutes ses chances de son côté et valoriser au mieux son ensilage, il faut être vigilant sur le hachage, l’éclatage du grain et le tassement au silo. « Un mauvais éclatage du grain peut faire perdre jusqu’à 0,1 UFL/kg de MS. Et une mauvaise conservation peut diminuer la valeur initiale de l’ensilage jusqu’à 20 % … » souligne le nutritionniste.

Sécuriser son système fourrager face aux aléas climatiques
Malheureusement les années se suivent mais ne se ressemblent pas. L’Aube, comme d’autres départements, traverse régulièrement des épisodes de sécheresse sévères. Les maïs 2015 et 2016 peuvent en témoigner. La sécurisation des stocks fourragers devient donc une problématique importante. Les enjeux sont considérables puisque les éleveurs qui subissent un manque de stocks perdent en moyenne 170 € de marge brute/VL. On se rend compte qu’il est intéressant d’investir dans un silo béton supplémentaire et d’y stocker du maïs ensilage en plus ou d’autres fourrages du type herbe, luzerne, méteil ou pulpe surpressée. Des stocks de sécurisé c’est des transitions alimentaires mieux maitrisées, des démarrages en lactation mieux préparés, et donc plus de lait. Il est nécessaire de repenser son système et d’avoir une stratégie à long terme pour assurer l’affouragement de son troupeau.

Mes Marchés : un outil pour sécuriser son achat de matières premières
Gontran Bousselin et Joël Paradis ont terminé leur intervention par un zoom sur l’utilisation des matières premières. Ils ont montré l’intérêt de l’utilisation de tourteau de soja et/ou de colza. « Les utilisateurs de matières premières gagnent 14€/1000l en plus par rapport à ceux qui utilisent des concentrés azotés du commerce. » Et pour être encore plus efficace, Alysé en partenariat avec la Chambre d’Agriculture de l’Aube propose un outil mensuel de suivi des marchés et d’aide à la décision. « Mes marchés vous aide à avoir une stratégie d’achat et à vous protéger face au risque prix » expliquent les conseillers. « Aujourd’hui beaucoup d’éleveurs achètent leur tourteau au coup par coup, en disponible. S’engager sur des contrats à livraison différée peut vous permettre de gagner jusqu’à 40€ de la tonne sur le prix de l’aliment. » C’est donc un levier supplémentaire pour réduire ses charges et augmenter sa marge brute.
C’est sur une note conviviale que s’est clôturée cette rencontre et les éleveurs sont repartis avec des conseils concrets qu’ils pourront mettre en œuvre sur leur élevage avec l’appui de leur conseiller. Jean-Claude CHUPIN

élevage
Jean-Claude CHUPIN, nutritionniste chez Alysé explique le hachage du grain de maïs. ©DR