Six millions d’euros pour doper l’agriculture auboise

Initié pour redynamiser l’activité économique post pandémie, le plan de relance soutient grâce à plusieurs programmes, le développement d’initiatives agricoles. Dans l’Aube, près de 300 porteurs de projets ont déjà bénéficié de subventions. Très sollicitée, la prime à la conversion mobilise la moitié des capitaux déjà engagés.

« Dans l’Aube, le plan de relance profite aux exploitants agricoles ais aussi aux industries de l’agroalimentaire et aux collectivités », souligne le préfet Stéphane Rouvé (à gauche sur la photo), ici accompagné de Laurent Boullanger, responsable du service Economies agricoles et forestière.

Un accélérateur de projets. Si l’on connaissait les objectifs du vaste plan de relance de l’Etat, mis en place mi 2020, suite à la crise économique découlant de la pandémie de Covid-19, on en mesure désormais très concrètement les effets. Dans le département, le volet consacré à l’agriculture, à l’alimentation et à la forêt a créé, et ce, très rapidement, une certaine émulation convient Stéphane Rouvé, préfet de l’Aube. « Le dispositif a joué un rôle de stimulation, donnant envie à ceux qui y pensaient de lancer leur projet », observe le représentant de l’Etat.
Dans le Département, six millions d’euros de subventions ont ainsi été octroyés sur l’enveloppe totale dédiée au secteur agricole, d’1,2 milliard d’euros. Cette somme a profité à près de 300 porteurs de projets, dans des initiatives très variées, « au service de la souveraineté alimentaire et de la transition agroécologique, qui sont les objectifs principaux de ce plan de relance », rappelle le préfet. Avec, selon les projets, des subventions pouvant couvrir jusqu’à 90% des investissements.

Succès pour l’achat d’agroéquipements
Plus de la moitié des crédits ont ainsi été attribués sous forme de prime à la conversion des agroéquipements. Dès l’ouverture de l’appel à projets il y a un an, de nombreux agriculteurs ont fait part de leur intérêt. Dans l’Aube, 174 d’entre eux se sont positionnés pour bénéficier de cette aide leur permettant d’acquérir du matériel neuf pour réduire l’épandage de produits phytosanitaires. Cette seule opération représente une aide totale de 3,17 millions d’euros accordée aux exploitations agricoles du département.
Trente-six autres agriculteurs ont bénéficié d’une aide pour investir dans du matériel pour la culture des légumineuses fourragères (soit une aide globale de 670 000 euros). Des opérations validées par un comité technique associant la Chambre d’agriculture, le Conseil départemental, le Conseil régional, le club I3A et les services de l’Etat, qui est chargé de suivre la bonne mise en œuvre des mesures au niveau local.
Toujours pour accélérer les initiatives au service de la transition agroécologie, vingt exploitants ont reçu une aide afin d’investir dans du matériel permettant de réduire les consommations d’eau. Par ailleurs, seize porteurs de projets se sont vu attribuer une subvention pour la plantation de haies sur des surfaces agricoles, ce qui représente douze kilomètres. Une opération au service de la biodiversité et qui est encore en cours, la totalité des crédits n’ayant pour l’instant pas été sollicités précise le préfet.

Le boom des casiers alimentaires
Sur le volet alimentaire, le plan de relance a permis de développer un nouveau service en lien avec les circuits courts : l’installation de casiers alimentaires : neuf d’entre eux ont bénéficié de subventions, tandis qu’à l’échelle plus départementale, le PAT (Projet Alimentaires et Territoriaux), retoqué une première fois l’été dernier, et désormais porté conjointement par le Département, la Chambre d’agriculture et le Parc Naturel de la Forêt d’Orient, a été labellisé au niveau national. Autre projet structurant, la modernisation de l’abattoir de Troyes. Grâce au plan de relance, la structure a bénéficié d’une enveloppe de 323 000 euros. «  Un outil départemental fondamental pour le développement des circuits courts », souligne Stéphane Rouvé.
Dernier point, l’accompagnement au changement climatique, autre objectif du plan de relance, avec un accompagnement au renouvellement forestier : dans le département, 21 dossiers ont été accompagnés pour adapter les écosystèmes, amplifier leur rôle de puits de carbone ou encore reconstituer les espaces touchés par la crise des scolytes. Une mesure toujours en vigueur cette année (lire encadré). Les projets, soutenus pour un montant total de 800 000 euros, vont permettre de replanter 190 hectares de forêt.
© Emeline Durand

Pour s’informer : https://www.economie.gouv.fr/plan-de-relance/profils/particuliers ou contacter Laurent Boullanger : 03 25 71 18 50 – laurent.boullanger@aube.gouv.fr

Des appels à projets tocujours en vigueur

Certaines mesures du plan de relance restent aujourd’hui encore et durant tout ou partie de l’année, « mobilisables  ». C’est le cas de l’appel à projets destiné aux éleveurs et à l’adaptation de leur exploitation relative au bien-être animal et à la biosécurité : la mesure entre en vigueur en ce moi de février jusqu’à fin mai. Sur le volet agroalimentaire, le plan de soutien aux cantines scolaires pour les petites communes se poursuit jusqu’au 30 juin tandis que le plan de structuration des filières agricoles et alimentaires court jusqu’à la fin de l’année. Les aides permettant de couvrir les investissements de protection face aux aléas climatiques (pour les irrigants essentiellement), le programme de plantation de haies (pour les agriculteurs et les collectivités) et les mesures liées au renouvellement forestier pour les propriétaires de forêts, se poursuivent durant toute l’année.